mercredi 10 décembre 2008

Nicole LOUVIER - Un magnifique CD est paru

La grande nouveauté de cette année 2008 restera sans doute la parution d'un remarquable CD de compilation des chansons de Nicole Louvier chez I.L.D


Voici un lien sur la page reproduite ci-dessus :
Le CD paru chez I.L.D

Ce CD regroupe 26 titres de chansons provenant pour la plupart de la période 1953-57. Ces chansons n'avaient jamais été rééditées à ce jour, pas même en vinyls. Depuis cinquante ans, les amateurs de chansons curieux de Nicole Louvier n'avaient d'autre ressource que de fouiller chez les brocanteurs s'ils voulaient acquérir ses disques des années 50, les meilleurs à mon humble avis. Les personnes qui ont réalisé ce CD, Dany Lallemand et Geneviève Glatron, méritent donc tous les éloges. On peut enfin acheter un disque neuf de Nicole Louvier, et ce disque, d'une grande qualité technique, ne renferme pratiquement que des chefs d'oeuvre de la première période.

Le CD comprend douze chansons de la période 1953-54, douze chansons de la période 1955-56-57, et deux inédits d'une période non précisée, probablement bien postérieure.
Les techniciens de la "remastérisation" méritent également tous les éloges. Pour les premières chansons de Nicole, ils sont repartis de certaines matrices de 78 tours parus en 1953-54 et le résultat est prodigieux.
Rassemblons nos souvenirs : en dehors de ces 78 tours, le premier disque paru est le 25 cm 133.116 de 1953, présenté par Maurice Chevalier. La technique du microsillon était balbutiante en 1953 et le pressage de ce disque était assez défectueux quand on le compare à ce que le microsillon nous a apporté par la suite. Des huit titres de ce 25 cm, seul quatre sont repris (et grandementaméliorés) dans le CD, les quatre autres provenant des matrices de 78 tours datés de 1953-54.
L'un de ces 78 tours (MF 36.251) est étonnant à deux titres :
- il contient une chanson, "Pour tout simplement", qui n'est jamais parue en microsillon et constitue donc un inédit pour tous ceux qui, à tort sans doute, négligeaient les 78 tours durant les cinquante années de vache maigre évoquées plus haut ;
- les arrangements sont dus à un Pierre Spiers particulièrement inspiré (bien plus inspiré qu'il ne le sera en 1959 dans le disque d'interprète 123.911 ou dans la vidéo de "Où te trouverai-je" téléchargeable sur le site de l'INA). De ce fait, la version orchestrée de l'autre chanson, "C'est le vent", est absolument superbe, et me semble supérieure, une fois n'est pas coutume, à la version "deux guitares" proposée dans le 25 cm 133.116.

Les douze chansons de la période suivante reprennent trois 45 tours extraits de la grande et mémorable série des cinq premiers 45 tours de Nicole : le n°2 de couleur jaune (EFM 455.535), le n°3 de couleur verte (455.541) et le n°5 de couleur bleue (455.678).
Le n°1, de couleur jaune, est de la période précédente, et il est également inclus dans le CD. Notons cependant - et déplorons - l'absence du n°4 de couleur rouge (455.660), paru en même temps que le n°5 et également accompagné par Henri Crolla à la deuxième guitare. Mais c'est sans doute faute de place suffisante sur le CD, il a fallu opérer des choix.
Plutôt que d'inclure le quatrième 45 tours, les deux concepteurs du CD ont préféré nous offrir deux inédits et on ne leur reprochera pas. Car nous sommes, depuis longtemps, fortement demandeurs d'inédits de Nicole Louvier.
Dans la revue "Je chante !' n°1, Dany Lallemand écrivait, en introduction à une fort intéressante interview de Nicole Louvier réalisée le 8 janvier 1991 par Michel Gosselin :

"Aujourd'hui, regrettons surtout de ne pas avoir le plaisir d'entendre ses dernières oeuvres qui, bien sûr, ne sont plus les états d'âme d'une jeune adolescente."

Deux inédits, donc, dans ce CD. Excellents, comme on pouvait s'y attendre. Mais enregistrés à quelle époque ? mystère... mais il ne semble plus qu'on ait encore affaire à la jeune adolescente.
Et combien en existe-t-il encore, de ces inédits ? Espérons qu'on nous en dévoilera d'autres bientôt.

lundi 1 décembre 2008

Année 2008 - Nicole Louvier refait (enfin) surface

Ce qui suit est un premier article relatif à Nicole Louvier (1933-2003), une personnalité très à part dans l'histoire de la chanson française et qui sort enfin de l'ombre. Je ne voulais pas attendre la fin de cette année 2008 sans l'écrire. D'autres suivront.


Cela fait 40 ans que j'ai découvert avec enchantement cet univers de poésie si particulier que renferme l'insécable formule "Nicole Louvier et ses chansons". Cela faisait 40 ans que j'attendais que cette première femme auteur-compositeur-interprète-à-guitare de l'histoire de la chanson française sorte enfin de l'oubli.

Car dès 1968, Nicole Louvier était déjà pratiquement oubliée. Mon disquaire n'avait rien d'elle dans ses bacs, ni dans les rangées de 30cm, ni dans celles de 45 tours. Aucune réédition de ses disques des années 50 (ceux où elle s'accompagnait de la guitare, indiscutablement les plus beaux) n'existait et, à l'époque, la seule solution pour moi était d'aller fouiner chez les brocanteurs... ce que j'ai d'ailleurs fait non sans succès.
Dans les années 70, 80, 90, Nicole Louvier, toujours bien vivante mais retirée du milieu du spectacle, chantait encore pour ses amis, mais pour le public il n'y avait rien, ou presque rien, en tout cas aucune réédition de ses chansons. Toutefois un dossier fort intéressant, avec une interview d'elle et des références complètes relativement à sa discographie, parut en 1991 dans le n°4 du magazine "Je chante" (avec en couverture la photo de Leny Escudero), numéro toujours disponible sur le lien suivant :

magazine "Je chante"

Il aura fallu attendre cette année 2008 pour que plusieurs événements contribuent à faire réémerger le souvenir de Nicole Louvier, disparue il y a cinq ans :

- on s'est enfin décidé à rééditer quelque chose de "Nicole Louvier et ses chansons", sous la forme d'un très beau CD paru chez ILD et sur lequel je reviendrai dans un article ultérieur. Voici la référence :

CD de compilation de chansons de Nicole Louvier

En outre :
- un site Web consacré à Nicole Louvier (site qui se déclare modestement "non officiel") a fait son apparition, site très agréable à consulter, riche entre autres de photos rares et d'articles tout aussi rares de la presse des années 50 :

site dédié à Nicole Louvier

- on a numérisé et publié sur le Web le recueil de poèmes intitulé "chansons interdites"

chansons interdites

A cela s'ajoute, et ce serait une attitude trop modeste de ma part de ne pas mentionner cela, mon initiative de faire redécouvrir les chansons de Nicole Louvier par le biais de la plateforme de partage de vidéos Youtube. Cette initiative, je l'ai également prise en 2008 et elle a été couronnée de succès puisque, outre des commentaires élogieux des visiteurs, j'ai rapidement obtenu des concours extérieurs très efficaces qui ont notablement enrichi le patrimoine audiovisuel accessible au public :

canal youtube de DominiqueHMG


En résumé, cinq ans après le décès de Nicole Louvier, l'année 2008 aura fait date.
Grâce à ce que l'on pourrait désigner comme une sorte de mobilisation non coordonnée de plusieurs de ses admiratrices et admirateurs, 2008 aura été une année charnière à partir de laquelle le grand public pourra sans peine accéder à son œuvre et redécouvrir cette femme à la sensibilité poétique et musicale si personnelle.

Mais, comme nous le verrons dans des articles ultérieurs, beaucoup reste à faire pour révéler l'œuvre de Nicole Louvier dans son intégralité. Il faudra, pour cela, encore bien des efforts et le concours de nouveaux acteurs pour qu'on parvienne, entre autres objectifs, à faire parler de nombreuses archives dispersées et apparemment inaccessibles.

vendredi 15 août 2008

Chanteuses réalistes sur youtube

Mettons-nous à la place d'un amateur de chanson française qui cherche à en savoir plus sur nos chanteuses réalistes d'avant-guerre, je pense ici à Fréhel, Damia, Lys Gauty, Suzy Solidor et bien d'autres. Il souhaite les voir et les entendre.
Si, disposé à télécharger des documents en toute légalité, il va faire un tour sur le site de l'INA il ne trouvera strictement rien dans ce domaine en dehors de l'immortelle Edith Piaf qui, comme on le sait a eu une carrière à cheval sur l'avant et l'après-guerre (et c'est cette deuxième partie de sa carrière qui est la plus connue du public).
Sur dailymotion, il trouvera deux vidéos sur Fréhel.
Il va sur youtube et tape "Fréhel" dans le fenêtre de recherches, voici ce qui sort
vidéos relatives à Fréhel sur youtube
Une quinzaine de vidéos toutes plus passionnantes les unes que les autres s'ouvrent à lui !
S'il veut connaître la biographie de Fréhel, digne d'un roman à tirer des larmes, il a accès à cette superbe évocation :



L'amateur de documents divers est comblé :
- Films rétros : "La môme caoutchouc" avec Gabin, "Voilà pourquoi" dans un film de Guitry. Personnellement je n'avais jamais vu ces douments et reste ébahi.
- "La java bleue" illustrée de vieilles partitons
- Fréhel est interviewée à radio Lausanne en 1950, puis chante l'émouvante "Chanson tendre" de Carco et Larmanjat en direct, a capella, suivie de la version orchestrée.
- Une chanson méconnue telle que "Sous les ponts" (1935) est illustrée de cartes postales anciennes
- etc.

Supposons que notre amateur s'intéresse également à Suzy Solidor. Il trouvera huit vidéos sur youtube :
vidéos relatives à Suzy Solidor sur youtube

On peut voir des vidéos filmées de Suzy Solidor, dont j'ignorais l'existence et qui sont passionnantes. Ayant remarqué l'absence de la chanson "Escale", qui avait été écrite pour elle en 1938 et qui constitue un indiscutable chef d'oeuvre de la chanson réaliste, je me suis permis de l'ajouter :



Dans l'état actuel des choses et quoiqu'on puisse penser par ailleurs de la légalité de ces mises en ligne, il me semble que youtube est de loin la meilleure adresse pour découvrir les chanteuses réalistes d'avant-guerre. Je me mets à la place de ce jeune qui écrit en commentaire, en la voyant chanter "Les Oiseaux de Notre-Dame" :

"Je suis un jeune con qui n'a jamais entendu parler jusqu'à ce jour de Mme Solidor. J'aimerais en apprendre plus sur elle car je suis sous le choc. Quelle belle dame! Quelle présence! Quel chant! Aucune nénette d'aujourd'hui ne peut rivaliser avec autant de force, de talent et de séduction."

lundi 11 août 2008

Brassens chante "les passantes" d'Antoine Pol

Ce n'est pas sans émotion que je découvre cette vidéo :



avec la présence sur l'image de l'attachant Pierre Louki, outre le plaisir de retrouver le beau poème d'Antoine Pol :

Je veux dédier ce poème
A toutes les femmes qu'on aime
Pendant quelques instants secrets
A celles qu'on connaît à peine
Qu'un destin différent entraîne
Et qu'on ne retrouve jamais

A celle qu'on voit apparaître
Une seconde à sa fenêtre
Et qui, preste, s'évanouit
Mais dont la svelte silhouette
Est si gracieuse et fluette
Qu'on en demeure épanoui

A la compagne de voyage
Dont les yeux, charmant paysage
Font paraître court le chemin
Qu'on est seul, peut-être, à comprendre
Et qu'on laisse pourtant descendre
Sans avoir effleuré la main

A celles qui sont déjà prises
Et qui, vivant des heures grises
Près d'un être trop différent
Vous ont, d'inutile folie,
Laissé voir la mélancolie
D'un avenir désespérant

Chères images aperçues
Espérances d'un jour déçues
Vous serez dans l'oubli demain
Pour peu que le bonheur survienne
Il est rare qu'on se souvienne
Des épisodes du chemin

Mais si l'on a manqué sa vie
On songe avec un peu d'envie
A tous ces bonheurs entrevus
Aux baisers qu'on n'osa pas prendre
Aux coeurs qui doivent vous attendre
Aux yeux qu'on n'a jamais revus

Alors, aux soirs de lassitude
Tout en peuplant sa solitude
Des fantômes du souvenir
On pleure les lèvres absentes
De toutes ces belles passantes
Que l'on n'a pas su retenir

dimanche 10 août 2008

Vidéos des débuts de Jacques Brel

Je m'interroge toujours sur les mystères des plateformes de partage de vidéos (youtube, dailymotion etc.) : d'où viennent ces vidéos ? a-t-on le droit de les diffuser ? etc.
Mais je ne boude pas mon plaisir à l'occasion.
Je me souviens des débuts de Jacques Brel à la télévision, je retrouve par exemple cette perle-ci, qui remonte je pense à 1961 :



Voir la rivière gelée
Vouloir être un printemps
Voir la terre brûlée
Et semer en chantant
Voir que l'on a vingt ans
Vouloir les consumer
Voir passer un croquant
Et tenter de l'aimer
Voir une barricade
Et la vouloir défendre
Voir périr l'embuscade
Et puis ne pas se rendre
Voir le gris des faubourgs
Vouloir être Renoir
Voir l'ennemi de toujours
Et fermer sa mémoire

Voir que l'on va vieillir
Et vouloir commencer
Voir un amour fleurir
Et s'y vouloir brûler
Voir la peur inutile
La laisser aux crapauds
Voir que l'on est fragile
Et chanter à nouveau
Voilà ce que je vois
Voilà ce que je veux
Depuis que je te vois
Depuis que je te veux

Toute mon adolescence est dans les chansons de cette époque.
Voici encore le "plat pays" :



On a toujours fait grand cas de la présence sur scène de Jacques Brel, qui était extraordinaire. Mais dans ma jeunesse, j'ai été tout aussi marqué, sinon plus, par ses apparitions en studio de télévision, plus en intériorité.

Quelques "mystères" au sujet de ce canal youtube :

1°) Comment son propriétaire s'est-il procuré non moins de 22 enregistrements de Jacques Brel ? en voici la liste :
Jacques Brel sur le canal 76serge380

2°) Comment se fait-il qu'après un mois de mise en ligne de ces 22 vidéos, il y ait si peu de visiteurs ? une dizaine de personnes seulement par exemple sur le clip du "plat pays" à l'heure où j'écris.

3°) Encore et toujours, la question des droits d'auteurs et d'exploitation...

samedi 9 août 2008

Catherine Sauvage chantait Gilles Vigneault

Catherine Sauvage est surtout connue pour ses interprétations de Léo Ferré où elle fut en effet remarquable.
Mais elle a également excellé dans les chansons du grand Gilles Vigneault. J'aime tout particulièrement "Quand vous mourrez de notre amour", avec un accompagnement au piano de Jacques Loussier.
Je viens de mettre cette chanson sur mon canal youtube :

jeudi 7 août 2008

Vidéos de Jacques Douai sur Internet

On trouve certaines choses d'un grand intérêt sur le site de l'INA.
Voici un exemple : Jacques Douai. Seule vidéo disponible de cet immense artiste :



Jacques Douai chante "Il n'aurait fallu" (poème d'Aragon, musique de Léo Ferré)

Bravo à l'INA pour ces deux minutes de Jacques Douai cuvée 1960 (qu'on peut acquérir contre un modeste paiement).
Mais c'est tout ? je sais bien que Jacques Douai, en 50 ans de carrière, n'est que très rarement passé à la télévision, mais enfin deux minutes c'est quand même peu !

Sur les plateformes de vidéos en ligne, j'ai trouvé deux chansons donnant lieu, l'une à un montage de textes et l'autre à un joli film d'animation :

- Sur youtube, ceci

Jacques Douai chante "File la laine"

Heureusement que les Américains s'intéressent à Jacques Douai, sinon il n'y aurait pas grand chose !

- D'autre part, Sara Benani a créé une jolie animation sur une chanson traditionnelle :

Jacques Douai chante "Papillon, tu es volage"

Personnellement, j'ai à peu près tous les vinyls de Jacques Douai.
Question : ai-je le droit de mettre en ligne sur ce blog-ci, via une plateforme telle youtube ou dailymotion, des extraits de ces vinyls ? Qu'en est-il des droits d'auteurs ? qui saurait répondre à cette question ?